Artisan des mécanismes mais toujours méfiant des concepts, Philippe More clôt dans ses Brouillons pour un siècle abstrait un cycle entamé deux ans auparavant avec Théâtre de l’apesanteur et Nos images d’aphasie. Ici, l’abstraction se fait le pivot d’une réflexion sur la narration de l’Histoire, ou alors son absence alors que les grandes mouvances qui la traversent – religions, arts, pathologies, technologies, guerres – laissent entrevoir l’humain de façon intermittente, comme un « principe syntaxique » ou « une musique aérée », jusqu’à ce que le sujet lyrique se révèle dans l’implosion de sa fin :

Tu m’imagines en plein suicide
ou aligné à mort dans tes carnets de quarantaine
avec mes hyperboles
et tu m’expliques la théorie du papillon
sur la lune
qui ne participe plus au chaos. 

• Finaliste au prix Estuaire des terrasses Saint-Sulpice
• Finaliste au Prix du gouverneur général

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